UMOA : pourquoi la BCEAO maintient le cap malgré une inflation quasi nulle ?
Comprendre simplement la politique monétaire de décembre 2025
En 2025, l’économie mondiale commence lentement à respirer après plusieurs années de fortes tensions. Les grandes banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne, ont progressivement relâché la pression sur les taux d’intérêt pour soutenir l’activité économique. Mais cette amélioration reste fragile, car les risques demeurent nombreux : tensions géopolitiques, changement climatique, incertitudes commerciales.
Dans ce contexte international encore instable, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a publié en décembre 2025 son rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA. Ce document permet de mieux comprendre où va l’économie de notre sous-région… et surtout pourquoi certaines décisions ont été prises.
Une économie de l’UMOA qui résiste bien
Bonne nouvelle : les pays de l’UMOA se portent globalement bien.
Au troisième trimestre 2025, la croissance économique est estimée à 6,6 %, un niveau élevé comparé à de nombreuses régions du monde. Cette performance repose sur des éléments très concrets :
- une bonne campagne agricole, avec plus de céréales disponibles sur les marchés ;
- des investissements importants dans les routes, l’énergie et les infrastructures ;
- un secteur des services et du commerce dynamique ;
- la montée en puissance des industries extractives et manufacturières.
Selon les prévisions, cette dynamique devrait se poursuivre avec une croissance attendue autour de 6,7 % en 2025 et 6,4 % en 2026. Autrement dit, l’économie avance, crée de la richesse et soutient l’emploi.
Des prix qui baissent : une situation rare
Le fait le plus marquant de l’année 2025 est sans doute la baisse générale des prix.
Au troisième trimestre 2025, l’inflation dans l’UMOA est ressortie à -1,3 %. En clair, les prix ont légèrement diminué.
Pourquoi ?
- Les produits alimentaires coûtent moins cher, grâce à une meilleure production locale.
- Les prix de l’énergie importée ont reculé.
- Certains États ont renforcé l’approvisionnement des marchés.
Pour les ménages, cela signifie un soulagement du coût de la vie. Toutefois, la BCEAO rappelle que cette situation n’est pas définitive. Une mauvaise saison agricole, une crise sécuritaire ou une hausse brutale des prix internationaux pourrait rapidement inverser la tendance.
Des taux d’intérêt plus favorables à l’économie
Face à cette inflation très faible, la BCEAO a décidé en juin 2025 de baisser légèrement ses taux directeurs, avant de les maintenir en décembre. Le principal taux est resté à 3,25 %.
Concrètement, cela a permis :
- aux États de se financer à moindre coût ;
- aux banques de disposer de plus de liquidités ;
- aux entreprises et particuliers d’accéder plus facilement au crédit.
Résultat : les crédits accordés au secteur privé ont progressé, soutenant l’investissement, la création d’activités et l’économie réelle.
La Bourse régionale profite de l’embellie
La BRVM a également bénéficié de ce contexte favorable.
Au troisième trimestre 2025, l’indice général du marché a progressé de 6 %, et la valeur totale des entreprises cotées a fortement augmenté sur un an.
Pour les populations, cela signifie une chose importante :
l’épargne investie en bourse peut devenir un véritable levier de création de richesse, à condition d’être bien informé et bien accompagné.
Pourquoi la BCEAO reste prudente
Malgré ces bons résultats, la BCEAO n’a pas choisi de baisser davantage ses taux. Pourquoi ?
Parce que :
- l’équilibre économique reste fragile ;
- les tensions géopolitiques peuvent faire grimper les prix à tout moment ;
- le changement climatique menace la production agricole ;
- la stabilité monétaire doit être protégée sur le long terme.
La stratégie actuelle est donc claire : soutenir la croissance sans perdre le contrôle des prix.
Ce qu’il faut retenir
✔ L’économie de l’UMOA est solide et dynamique
✔ L’inflation est très faible, ce qui soulage les ménages
✔ Les conditions de crédit sont plus favorables
✔ La bourse régionale offre de réelles opportunités
✔ La prudence reste de mise face aux risques futurs
Suivez cette vidéo explicative qui résume l'article
Politique monétaire dans l’UMOA : entre résilience économique et prudence stratégique en 2025
Un environnement mondial plus favorable mais encore incertain
L’année 2025 marque un tournant progressif dans la conjoncture économique mondiale. Après plusieurs années de fortes tensions inflationnistes et monétaires, l’activité économique internationale poursuit sa progression, soutenue par l’atténuation des tensions commerciales et l’amorce d’un cycle d’assouplissement monétaire dans plusieurs grandes économies. Toutefois, cette dynamique demeure contrastée.
Aux États-Unis et dans la zone euro, la croissance ralentit mais reste positive, tandis que certaines économies émergentes, notamment la Chine, conservent une activité relativement dynamique malgré des fragilités internes. En Afrique de l’Ouest hors zone UMOA, le Nigeria et le Ghana affichent une reprise notable, soutenue par l’amélioration des conditions macroéconomiques et la décrue de l’inflation.
Dans ce contexte mondial marqué par des risques géopolitiques persistants, des aléas climatiques croissants et des évolutions divergentes des politiques monétaires, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a dû adapter sa stratégie avec discernement.
Une croissance robuste au sein de l’UMOA
Selon le Rapport de décembre 2025, l’Union Monétaire Ouest Africaine affiche une performance économique remarquable, avec une croissance du PIB réel estimée à 6,6 % au troisième trimestre 2025, après 6,5 % au trimestre précédent. Cette dynamique repose sur plusieurs piliers :
- la bonne tenue de la campagne agricole, favorisée par une amélioration de l’offre céréalière ;
- la vigueur du secteur des services et du commerce ;
- la poursuite des investissements publics et privés, notamment dans les infrastructures ;
- l’essor des industries extractives et manufacturières.
À moyen terme, la BCEAO anticipe une croissance de 6,7 % en 2025 et 6,4 % en 2026, confirmant la résilience structurelle des économies de l’Union, malgré un environnement international encore instable .
Une inflation historiquement basse : un signal fort mais fragile
L’un des faits marquants de l’année 2025 est la forte désinflation observée dans l’UMOA. Le taux d’inflation en glissement annuel s’est établi à -1,3 % au troisième trimestre 2025, après 0,3 % un trimestre plus tôt. Cette évolution exceptionnelle s’explique principalement par :
- la baisse des prix des produits alimentaires importés ;
- l’augmentation de l’offre locale de céréales ;
- la détente des prix de l’énergie.
En moyenne annuelle, l’inflation est projetée à 0,2 % en 2025, avant un retour progressif dans la zone cible de 1 % à 3 % en 2026. Toutefois, la BCEAO souligne que cette situation reste exposée à des risques haussiers, liés notamment à l’insécurité dans certaines zones, au changement climatique et aux tensions géopolitiques mondiales .
Assouplissement monétaire et amélioration des conditions de financement
Dans un contexte de faible inflation et d’amélioration de la liquidité bancaire, la BCEAO a procédé en juin 2025 à une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs, tout en maintenant leur niveau lors de la réunion de décembre 2025. Le principal taux directeur demeure ainsi fixé à 3,25 %.
Cet assouplissement s’est traduit par :
- une baisse significative des taux sur le marché des titres publics ;
- une amélioration des conditions de financement des États ;
- une accélération du crédit bancaire au secteur privé, en hausse de 6,0 % sur un an à fin septembre 2025.
Parallèlement, la masse monétaire a progressé de 15,0 %, portée par l’augmentation des actifs extérieurs nets et des créances intérieures, signe d’un soutien effectif à l’activité économique .
Marché financier régional : une BRVM en nette progression
Le marché boursier régional a bénéficié de ce contexte monétaire plus favorable. Au troisième trimestre 2025, l’indice BRVM Composite a progressé de 6,0 %, tandis que la capitalisation boursière globale a enregistré une hausse annuelle de 17,2 %.
Cette dynamique reflète :
- le regain de confiance des investisseurs ;
- l’amélioration de la liquidité bancaire ;
- l’attractivité croissante des actifs financiers de l’UMOA dans un environnement de taux plus accommodants.
Une politique monétaire de vigilance active
Malgré ces performances encourageantes, la BCEAO adopte une posture de prudence stratégique. Le maintien des taux directeurs traduit la volonté de préserver la stabilité monétaire, tout en restant prête à intervenir face à d’éventuelles pressions inflationnistes ou chocs extérieurs.
La politique monétaire de l’UMOA en décembre 2025 apparaît ainsi comme un équilibre maîtrisé entre soutien à la croissance et gestion des risques, dans un contexte mondial encore incertain.
Le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA de décembre 2025 met en lumière une Union économiquement résiliente, bénéficiant d’une inflation historiquement basse, de conditions financières assouplies et d’une croissance soutenue. Toutefois, la BCEAO rappelle que ces acquis demeurent fragiles et nécessitent une vigilance constante, tant face aux chocs externes qu’aux défis structurels internes.
Article rédigé par l’équipe Études & Recherches – GEO INVEST 16/12/2025 à 13h 33mn.
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